9 août 2009

Ariane Moffatt au Métropolis: le sens de la fête

Deux chansons après le début du spectacle d'Ariane Moffatt on savait qu'on n'allait pas passer un petit samedi soir ordinaire. Elle venait de lancer sa machine à musique avec Réverbère et J'ai brisé un coeur. Cuivres et piano soulignaient ses racines jazzy, elle exultait déjà. Son sourire était, comme toujours, contagieux.

On a maintes fois souligné que ce qui démarque Ariane Moffatt, c'est la manière habile avec laquelle elle juxtapose des éléments d'une foule de genres musicaux. Électro, jazz, chanson, rock, reggae, elle emprunte partout, s'approprie tout. Sa plus grande qualité, ce n'est toutefois pas de savoir amalgamer, mais d'être capable d'insuffler à ses mélanges ce détail qui fait toute la différence: une authentique pulsion de vie.

Ariane Moffatt est une fille de coeur, capable de mettre toute sa fragilité dans sa voix, le temps d'incarner la félicité (Éternel instant présent) ou le désarroi amoureux (Perséides). Mais c'est aussi, voire surtout, une fille qui prend la musique à bras le corps. Elle joue pour gagner son public. Elle se démène. Surtout, elle trippe.

Deux heures durant, elle a fait vibrer et danser un Métropolis particulièrement allumé. Elle a avait soigneusement préparé son plan de match. Son pacing s'est révélé parfaitement béton. Ariane Moffatt a louvoyé habilement entre ses influences jazzy, son côté électro-rock revêche (Le coeur dans la tête), son vague à l'âme et ses envies dansantes. À ce chapitre, le doublé Will You Follow Me/Jeudi 17 mai s'est révélé particulièrement réussi. Et ça remuait hanches au parterre. Pour souffler un peu, elle a souligné le récent décès de Bashung (à qui ces FrancoFolies sont dédiées) en reprenant Aucun express, une magnifique déclaration d'amour. S'accompagnant seule au piano pour commencer, la chanteuse a par la suite bénéficié que l'accompagnement délicat ses musiciens. Une interprétation brillante, poignante, que le Métropolis a écoutée dans un quasi silence rare et précieux.

Des invités spéciaux


Bashung n'a pas été le seul invité d'Ariane Moffatt, samedi. En plus de la section de cuivres venues colorer certaines chansons (Éternel instant présent, entre autres), elle a partagé sa scène avec quelques amis auteurs-compositeurs.


Sa bassiste Marie-Pierre Arthur a été la première à qui elle a cédé son micro. Celle-ci a interprété Droit devant, l'une des chansons de son très bon disque éponyme paru plus tôt cette année. Détail qui est tout à l'honneur de mademoiselle Arthur, elle rayonnait et dégageait tout autant que l'hôte de la soirée. Loin de briser le rythme, sa prestation s'est parfaitement inscrite dans le mouvement du spectacle.

Un peu plus tard, Yann Perreau, qui a lui-même déjà invité Ariane Moffatt sur scène, est venu chanter sa chanson Beau comme on s'aime en duo avec la chanteuse. Le dernier invité, Albin de la Simone, est arrivé en fin de programme pour un rigolo duo, Je te manque, interprété dans petit nuage de bulles de savon! Vraiment sympa.


Alexandre Vigneault - La Presse

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