30 janvier 2010

Ariane Moffatt - Dans tous les sens

Ariane Moffatt, 30 ans, dix ans de métier, la France qui l’adopte lentement mais sûrement, une nomination aux Victoires de la musique comme Révélation scène de l’année.

Définitivement, l’artiste est comblée et la femme plus solide que jamais aborde sa trentaine avec optimisme et passion. Elle chante Tous les sens mais vit dans une seule direction...le bonheur.

Rare qu’on peut s’asseoir et prendre le temps avec Ariane Moffatt. Elle n’accumule pas les entrevues à son agenda. Elle parle quand elle a quelque chose à dire. En ce matin pluvieux de janvier, elle affiche son sourire un peu timide, mais si accueillant.

Ariane Moffatt n’a pas la grosse tête. Elle parle de son métier d’auteure-compositrice comme le font l’infirmière, l’enseignante, la couturière de leur métier.

«Ma vie est comme celle de tout le monde. Je n’ai pas envie de passer à côté. La popularité m’est arrivée rapidement. On ne vient pas au monde avec le mode d’emploi d’être une personnalité publique. Tu peux passer à côté de choses fondamentales si tu t’accroches à ta vie de vedette. Je le pense vraiment. Être une personnalité publique demande de l’apprentissage et ça te fait te poser beaucoup de questions sur l’authenticité de tes relations.»

Cette phrase résume bien Ariane Moffatt. Oui, elle est auteure-compositrice et puis après...c’est sa vie. C’est un peu ce qu’on conclut après avoir passé une heure en sa compagnie. Ce qui ne veut pas dire qu’elle ne profite pas de ses succès et de ses grands moments sur scène. Au contraire, c’est ce qui la fait vibrer.

LA FRANCE AVEC RÉALISME

C’est pourquoi elle parle avec joie et réalisme de ses succès actuels en France. Après avoir remporté le prestigieux prix Charles-Cros l’an dernier pour son album Tous les sens, Ariane Moffatt, aussi en nomination aux Victoires, interprétera d’ailleurs la chanson Je veux tout, le 6 mars, lors de cette grande soirée.

«Ce résultat n’est pas le travail d’une seule année. Ça fait sept ans que je vais en France chercher pas à pas de petites victoires, sauf que l’an dernier, j’ai décidé de m’y installer quelques mois suivant les conseils de ma nouvelle compagnie de disques Sony-Columbia.

«Or, par moments j’ai beaucoup remis en question cette décision d’être venue m’installer en France. Ce fut une grande adaptation. J’avais perdu mes repères au quotidien. Mais ta présence sur place est définitivement une des conditions pour réussir là-bas. Montréal est la ville parfaite pour moi. Je ne serai pas la première artiste à faire la navette entre la France et le Québec», dit-elle.

ÊTRE IMAGINATIVE

D’ailleurs, elle sera en tournée ce printemps en France. Ariane Moffatt se dit heureuse d’avoir commencé sa carrière d’auteure-compositrice il y a dix ans. «Actuellement avec ce que vit l’industrie et il y a tellement de jeunes qui veulent se créer une place, je crois que mon timing était meilleur pour débuter ma carrière. Ce n’est pas évident aujourd’hui. Il faut être imaginatif.»

Et elle le fut dernièrement, en acceptant l’offre de la productrice Fabienne Larouche d’être l’interprète de grandes chansons à chaque épisode de la série Trauma. Ainsi, les téléspectateurs séduits l’ont entendue interpréter Hallelujah de Leonard Cohen, Be my baby, de The Ronnettes. Et la chanson Les vieux de Jacques Brel sera entendue durant l’épisode de la semaine prochaine.

«Il ne faut pas avoir peur d’essayer de nouvelles méthodes. L’important, c’est que chaque projet nous permette de nous dépasser artistiquement, et c’est le cas avec la musique de Trauma», confirme Ariane Moffatt. D’ailleurs, la productrice Fabienne Larouche confirme que déjà les téléspectateurs lui réclament un album de ces chansons.

SE SENTIR UTILE

Les prochains mois seront occupés par des spectacles au Québec, une prestation aux Jeux Olympiques, sa tournée en France et en Chine en août pour l’Exposition universelle, une initiative du Cirque du Soleil. Après elle se paiera un voyage en Asie, sac au dos.

«C’est en secondaire 3 alors que je participais à ma première comédie musicale à ma polyvalente de Longueuil que j’ai décidé de faire ce métier. J’ai alors ressenti la magie qui nous habite sur scène quand on est en train de chanter», explique Ariane Moffatt.

Depuis elle a fait de la chanson de Johnny Nash, I can see clearly now, son hymne à la vie au quotidien et accepté, depuis, de vivre sa vie sous le regard des autres en toute simplicité.

«J’aime mettre ma création au profit des autres. Ça nous rappelle que nous ne sommes pas des robots et tu en sors très grandi comme ce fut le cas vendredi soir dernier après le concert pour Haïti. Tu reçois en donnant. Si ma musique sert à cela, je suis heureuse», conclut Ariane Moffatt avec un large sourire remplie de confiance.

Sa chanson pour Haïti N’ap chanté pou Ayiti peut être achetée sur le web à l’adresse suivante haitimoncoeur.com pour aider Haïti.


Michelle Coudé-Lord - Journal de Montréal

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