18 avril 2011

Ariane Moffatt ne dit plus non à l’anglais

La chanteuse songe à écrire quelques chansons en anglais pour son quatrième album«Je ne vais pas me retenir», dit-elle en entrevue.



Photo: Steeve Duguay/Métro

Les fans d’Ariane Moffatt pourraient trouver quelques pièces en anglais sur le prochain album studio de la chanteuse. L’auteure-compositrice-interprète, qui a entamé l’écriture de ce nouvel opus il y a quelques mois, ne souhaite plus censurer ses élans d’inspiration dans la langue de Shakespeare. «Est-ce que je vais m’empêcher d’écrire en anglais parce qu’on me dit que je n’ai pas le droit de le faire dans ma province francophone? Non. Artistiquement, ça m’attire. Si j’ai le goût d’écouter cette voix-là, je vais me le permettre», dit-elle en entrevue à Métro.

Pour expliquer ce change­ment de philosophie, Ariane Moffatt évoque l’enregistrement de Trauma – Chansons de la série TV, un album de reprises composé exclusivement de titres en anglais. Le disque, qui s’est écoulé à 40 000 exemplaires depuis sa sortie en magasin en novembre, offre une relecture acoustique de tubes de Leonard Cohen, de R.E.M. et de Bob Dylan, pour ne nommer que ceux-là. «Ce projet-là m’a servi de tremplin pour une éventuelle incursion en anglais. J’ai découvert un autre monde de possibilités. Et je ne vais pas me retenir», promet-elle.

La star de l’électro-pop a longuement réfléchi aux répercussions que pouvait avoir la parution d’un tel album avant d’accepter l’invitation de Fabienne Larouche, en 2009. «Tout chanteur francophone qui décide de chanter en anglais au Québec sait qu’on risque de l’attendre avec une brique et un fanal. Il y a des enjeux politiques importants à considérer, aussi... Ça faisait partie de mes réflexions au début», révèle l’artiste.

Après avoir enregistré trois albums en français, Ariane Moffatt se permet aujourd’hui de laisser libre cours à ses désirs. «Je suis une francophone francophile, mais je vis dans un quartier bilingue, indique la Montréalaise. J’ai écouté énormément de musique en anglais en grandissant. Si j’ai envie de chanter des tounes en anglais, je n’ai pas besoin de me justifier auprès de tous les partis politiques.»

Parlant de politique, Ariane Moffatt dit suivre les élections fédérales avec grand intérêt, d’autant plus qu’à l’automne 2010, elle était au nombre des artistes québécois qui ont foulé la colline parlementaire, à Ottawa, pour dénoncer le controversé projet de loi C-32 du gouvernement Harper sur la réforme du droit d’auteur. «Comme d’habitude, je constate que c’est en période d’élections que les partis nous donnent le moins d’information parce qu’ils sont trop occupés à chialer sur ce que les autres font», déclare la chanteuse.

Une Québécoise en France
Le 21 juin prochain, Ariane Moffatt s’envolera de nouveau vers la France, où elle participera au concert Le Québec prend la Bastille dans le cadre des festivités entourant le 50e anniversaire de la Délégation générale du Québec à Paris. Le spectacle mettra aussi en vedette Alfa Rococo, Pierre Lapointe, Yann Perreau et Karkwa.

La chanteuse se montre reconnaissante envers le public français, qui a réservé un bel accueil à son troisième album, Tous les sens. Elle avoue toutefois être légère-ment agacée par l’attitude qu’adoptent certains médias à l’égard des artistes québécois. «Ils ont un petit côté grand frère-petit frère que je ne trouve pas toujours agréable, admet-elle. J’aimerais ça qu’ils nous considèrent d’égal à égal au lieu de faire comme si on était leurs petits colonisés, des fois.

Par Marc-André Lemieux - Métro

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