23 mai 2011

À découvrir.

Ngâbo: l'énigme du troubadour

Nouveau visage de la chanson québécoise, Ngâbo intrigue par sa facture pop aux allures de musique du monde. Le Congolais installé au Québec depuis sept ans s'est toujours considéré comme un groupie de Jérôme Minière. Il peut maintenant se targuer d'avoir réalisé un premier album sous sa direction.

Dix années se sont écoulées depuis que ses parents lui ont payé un aller simple pour le Canada, au moment où la guerre civile en République démocratique du Congo s'envenimait. Pour le jeune artiste en devenir, là-bas, «il n'y avait rien d'autre à faire que l'armée».

Ayant au départ vécu à Ottawa, Christian Ngâbonziza s'est ensuite tourné vers Montréal, où il a fait le plein de rencontres créatives et de «trips dans des cafés du Mile End». Puis est venu, il y a un peu plus de deux ans, le premier contact avec Jérôme Minière.

«On s'est rencontrés sur MySpace. Comme un groupie qui se respecte bien, je suis allé lui parler. J'étais sûr qu'il allait pas écouter mon travail. Du coup, on a développé une amitié», résume au bout du fil le jeune trentenaire à la fois farfelu et énigmatique.

La pièce Les décors sur l'opus de Minière paru en 2010 (Le vrai le faux) est le premier fruit de leur collaboration. «Il a pas vraiment eu de break, le pauvre, dit-il pince-sans-rire. C'était pas comme une job. On s'amusait, c'est tout.»

Sur l'album éponyme de Ngâbo, la pop côtoie allègrement les sonorités africaines et les beats électros. Celui qui se décrit comme un troubadour préfère ne pas s'attarder aux étiquettes qu'on tente d'accoler à son travail, qui, selon lui, appartient simplement «au contemporain». «J'ai un propos qui est quand même accessible. Moi en faisant l'album, j'avais pas une recette pour fitter. C'est tout à fait inconscient.»

Outre Minière, le participant du dernier Festival en chanson de Petite-Vallée n'est pas peu fier de s'être entouré d'Ariane Moffatt pour les choeurs de la chanson Renfort, d'Alain Berger à la batterie et de Joe Grass à la mandoline.

Il s'illumine tout autant quand il explique pourquoi il reprend Comme un boomerang, de Serge Gainsbourg. «Ça fait partie de mes idoles. J'aime beaucoup les artistes qui se réinventent comme ça. Ça prend beaucoup d'audace de toujours essayer quelque chose de nouveau.» De l'audace? Ce n'est pas ce qui lui manque à lui aussi.

Par Olivier Parent - Le Soleil

www.ngabo.com/
Album disponible sur iTunes

Aucun commentaire:

Publier un commentaire