25 février 2012

Ariane sur les pièces de MA

Walls of the World

« C’est une chanson autobiographique. Je rentrais un soir, en scooter, après avoir appris le suicide du frère d’une amie. J’étais un peu dans tous mes états, à me questionner sur les limites du monde. On ne comprend rien de la mort. Ce soir-là, j’ai glissé sur des feuilles et je suis entrée dans une voiture stationnée. J’étais bien sonnée. C’est un peu un questionnement métaphysique existentiel sur la frontière entre la vie et la mort. »

In Your Body

« C’est une fiction. J’ai imaginé un personnage qui est dévoré par le désir de sa proie, qui est obsédé sur le fait d’aller trouver la personne qu’il a dans la peau. C’est une espèce de scène d’espionnage, de poursuite de la personne dans le but de finir à l’intérieur d’elle, carrément. C’est un personnage du Mile-End inventé. »

L’hôtel Amour

« C’est un vrai hôtel à Paris, où j’ai écrit cette chanson-là. Chaque chambre de l’hôtel est décorée par un artiste contemporain. C’est flyé et inspirant. Ça me donnait envie d’écrire. La chanson parle d’errance, de contemplation. »

Mon corps

« L’été dernier, je m’entraînais et j’étais dans une espèce de quête d’équilibre entre les excès et la discipline. C’est un peu mon Je veux tout du nouvel album. Je fais une sorte de lecture sociologique de l’obsession qu’a la société avec le corps. On traite son corps comme une business, une PME. »

Too Late

« C’est en jouant un beat dans mon local que le sujet m’est venu pour cette chanson. J’ai imaginé l’intensité d’une aventure amoureuse très concentrée. »

La pluie et le beau temps

« C’est ma chanson “absurdo-engagée”, environnementaliste et second degré de l’album. Je l’ai écrite pendant la période du tsunami au Japon. Je sortais de ma maison et il faisait super beau. Au premier degré, on parle donc de la température. Puis la chanson tombe dans le côté sombre de la force, en disant à quel point on est petit par rapport à la nature. Un coup de vent peut changer une vie. Les forces naturelles sont plus puissantes que tout. »

L’homme dans l’automobile

« De mon local, on voit la montagne et l’avenue du Parc. Je me suis imaginé l’histoire d’un homme, dans une voiture, qui quitterait l’hôpital en laissant sa femme rongée par une maladie mentale. Il a une peine d’amour, non pas parce qu’elle ne l’aime plus, mais parce qu’elle est complètement passée de l’autre côté de la folie. »

All Yours

« C’est ma chanson de Saint-Valentin à ma bien-aimée. Au lieu d’acheter des fleurs, je suis entrée dans mon studio, ce jour-là, et j’ai fait une petite chanson sur l’engagement. C’est vraiment une lettre d’amour à ma fiancée. On s’est fiancé en Grèce, il y a un an et demi, et on est ensemble depuis six ans. Je n’en ai pas beaucoup parlé publiquement, car Florence n’est pas quelqu’un qui est public. Mais là, je trouve que c’est normal dans la vie de ne pas se cacher, quand on est avec quelqu’un, qu’on a une vie intime et qu’on est amoureux. Je ne me retiens plus. Avant, je n’avais pas envie de mettre ça au premier degré dans ma carrière, que ce soit associé à l’homosexualité tout le temps. Mais j’avais le goût d’être moi-même à 100 %, de ne pas avoir peur de me faire poser des questions sur ce sujet. »

Rules of Legal Love

« C’est une chanson sur le côté égoïste en amour, de prendre juste une partie de l’autre. Le personnage dans la pièce est vraiment bitch. C’est sûr que ce n’est pas moi, haha ! »

Artifacts

« C’est ma ballade de l’album. Elle parle de l’intimité extrême qu’on peut avoir avec quelqu’un. Mais malgré le fait d’être proche, dans le même lit, il y a un peu des accumulations de choses non-dites qui peuvent se former. Ça fait référence aux artéfacts en archéologie, des petites formations sédentaires, des non-dits empilés. »

Sourire sincère

« C’est ma chanson épique. Je n’en avais pas dans mon répertoire et j’y vais à fond. C’est une chanson un peu existentialiste de trentenaire. Dans la chanson, je traverse les continents, dans une quête de retrouver l’authenticité, de me rapprocher le plus possible de sa vraie nature. Je parle du Grand Nord au désert, parce que je suis allée à Salluit, le village d’Elisapie Isaac, avec mon frère. Et après, j’allais faire du kitesurf au Maroc. C’est la fina­le existentialiste de l’album. »

Raphaël Gendron-Martin - Journal de Montréal

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