1 juin 2012

Le cocktail MA : Ariane Moffatt au Nouveau Casino


Un soir de lanceMAnt (sic) à Paris

Ariane revient de ce coté-ci de l’Atlantique, pour marquer la sortie de MA, dans une petite salle bien pleine : Le Nouveau Casino. Une salle à peu près de la taille de La Maroquinerie, la première date marquante d’Ariane à Paris au début de la tournée de  Tous les Sens.

Information au passage, la prochaine date à Paris sera le 12 novembre 2012 au Trabendo..

En regardant sur scène avant le concert on ne distinguerait pas trop la différence avec la tournée précédente : guitare-basse-batterie-claviers. Mais si les ingrédients sont les mêmes on verra très vite que le cocktail réalisé est bien différent…et de cocktails détonnants il va être question tout au long de ce concert.

Dès son arrivée Ariane présente la soirée comme le lancement de MA, qu’elle va dérouler dans l’ordre sur scène « en version Pink Floyd ».
Ca démarre donc fort avec Walls of the world, In your body et Hôtel Amour. Et l’effet euphorisant et stimulant est immédiat. Sur le coup une image me vient : ces trois morceaux seraient de très valables substituts, dans l’ordre de la setlist, au prozac, au Guronzan et au gingembre ! Même s’il faut bien avouer que ces tounes perdent sur scène un peu de la clarté sonore en même temps qu’ils y gagnent en énergie ( difficile sur scène de reproduire la beauté des mélanges sonores d’Hôtel Amour par exemple).

Après trois tounes Ariane est déjà en nage, ce qu’elle interpète comme un bon signe pour la suite de la soirée.

Par la suite les morceaux s’enchainent de manière très naturelle, comme on enchainerait les verres dans une bonne soirée, en mélangeant un peu de tout.
Ainsi après l’effet du Prozac, du Guronsan et du gingembre c’est à des alcools qu’on pourrait associer la suite de la setlist :
- Mon corps : carrément une Téquila frappée
- La pluie et le beau temps (l’exception, celle-ci ce ne serait qu’une eau gazeuse, ou une eau minérale japonaise un peu radioactive)
-L’homme dans l’automobile : un Picon-bière, pour le mélange doux-amer. Et un beau contraste entre la guitare suave et Ariane sur son tom de batterie.
-Too late : un Red Bull – Vodka, avec certaines pilules qu’on trouve en soirée, mais interdites donc on en parlera pas!
- Réverbère : Tiens une petite vieillerie de Tous les Sens ! Comme un Irish Coffee, chaud et fort. Vrai ovation de la salle : le public connait et aime visiblement l’album précédent.
- Running Up that hill : Ariane sur l’intro « c’est ma chanson Rocky Balboa ! ». Mais ça ressemblerait plutôt à un grand Bourgogne, un Vosne Romanée, classieux, soyeux dans une grande année, 1985 comme Running up that hill par exemple.
- Rules of legal love : un « Hulk » ( moitié Chartreuse, moitié Baileys, flambé, à boire d’un trait à la paille !!)
- Artifacts : on se calme un peu, on apporte à Ariane une guitare acoustique « Gibson 45, prêtée par l’ami François Lassere », « c’est une guitare d’homme, il faut que je l’amadoue » ; Impossible de rendre ce morceau aussi aérien, atmosphérique sur scène qu’en studio, mais une belle adaptation tout de même. Un peu comme de siroter tranquilement du Kalhua.
-L’Équilibre : et la salle redécolle cette fois tout à fait, en version 2012 c’est du brutal, comme un Ricard ou une absinthe.
- Sourire sincère : la toune parfaite pour une fin de concert. Morceau étiré depuis un début calme jusqu’à un final boosté, chaud, chaud, sur scène comme dans la salle. L’effet d’une vodka glacée, tranquillement à la paille. La glace puis le feu (et la tête qui tourne, à force).

Pour ceux qui auraient encore soif (et supporté tous ces mélanges), Ariane revient pour 3 morceaux. Après avoir épuisé MA (sauf All yours, mais pourquoi donc? Une telle déclaration belle à pleurer?), retour au « tube » (ou disons la seule chanson d’Ariane connue du grand public français) Je veux tout. Suivi d’un speech plus politique, une sorte de prise de conscience citoyenne face aux évenements (québécois) actuels (ici on vient de se débarasser de notre problème, sans avoir à sortir nos casseroles. La carte d’élécteur a suffi). Donc la version 2012 de 17 mai, musicalement presqu’inchangée tellement elle collait déjà au son de MA à l’origine.

Par contre la dernière toune est plus qu’adaptée, carrément transformée : avant de reprendre l’avion il fallait bien Montréal. Une version non seulement électro, mais rageuse, voir hargneuse, tout le contrôle de la version ensoleillée et apaisée d’origine. Mais s’il faut ça pour faire un bouquet final…

Final ou presque, car le public bien motivé obtient le retour d’Ariane, seule cette fois. Les demandes fusent, pleins de titres d’Aquanaute et du Cœur dans la tête. Promettant de faire la prochaine fois un « Moffattothon » avec toutes ces demandes, elle choisit Blanche, dont les paroles ne lui sont pas toutes revenues ! Qu’importe l’exactitude, l’émotion reste, ainsi que le plaisir de revoir ne serait-ce qu’un instant Ariane seule au piano, qui nous fait réaliser le chemin parcouru depuis les débuts.

MA bien lancé donc, et Ariane bien relancée à Paris, bien entourée sur scène, et en coulisse par le tourneur et la maison de disque.

Allez, vous nous la renvoyez bientôt, dites ?


Yves pour Espace Mo'Fan









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