18 avril 2008

Critique Tous les sens - Le Devoir

Ariane Moffatt est absolutiste. On le savait. C'est écrit dans sa face. Mais à ce degré-là de liberté d'action?
Jamais elle n'avait été si loin. Dans toutes les directions à la fois. Pourquoi maintenant? Parce que le temps de la rupture (le sujet de l'album précédent) est loin, parce que le temps de l'amour fou est à nouveau là. Ariane est heureuse et cela s'entend.
Et heureuse, elle est encore plus dangereuse: elle veut «tout, tout de suite et ici», comme elle le chante dans Je veux tout. Sensuelle? Elle l'est plus totalement qu'avant dans la torride Perséides. Trippeuse d'électro? Elle l'est cent fois plus résolument. Jamais elle n'a donné dans l'orchestration luxuriante avec un tel abandon que dans L'Équilibre, avec ses complices Jean-Philippe Goncalves et Alex McMahon.
À l'opposé, jamais elle n'a tant chéri les épures pour dire le presque rien du petit matin sur l'oreiller. Tous les sens, dit la chanson-titre? Tous sens exacerbés, oui. Ce disque est son plus chaud. Son plus froid aussi. Son plus doux. Son plus dansant. Son plus extrême, quoi.
Qui l'aime la suive. On accourt.





Sylvain Cormier - Le Devoir

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