15 octobre 2008

Ariane Moffatt : Entrer dans la lumière


Ce soir, Ariane Moffatt entrera dans la lumière... au sens propre comme au sens figuré. Sur la scène du Club Soda, la chanteuse présentera les titres rayonnants de Tous les sens, son plus récent CD, sorti en avril dernier. L’opus marquait un virage pour l’auteure-compositrice, qui nous avait précédemment offert le sombre Le cœur dans la tête.
Métro s’est entretenu avec Ariane Moffatt à la veille de sa rentrée montréalaise et à quelques semaines du gala de l’ADISQ, où elle est en nomination à sept reprises.
Être un artiste chouchou de la critique et du public, est-ce une source d’angoisse ou de motivation?
J’apprécie ce qui se passe. C’est facilitant de trouver cette réceptivité-là chez les gens. Mais chaque fois que j’entreprends un projet, mon souci reste le même : je veux créer quelque chose de qualité. Et je sais qu’à notre époque, c’est éphémère, un artiste culte. On capote sur quelqu’un, puis on passe à autre chose. Il ne faut pas trop s’accrocher à ça. Il faut faire attention et ne pas trop avoir d’attentes.
Tu devais bien te douter que ton dernier album allait recevoir plusieurs mises en nomination au prochain gala de l’ADISQ, non?
Je mentirais si je disais que je ne m’y attendais pas. Disons que je m’y attendais plus qu’à l’époque d’Aquanaute, où je ne savais pas ce qui se passait!
Quand tu regardes en avant, qu’est-ce que tu vois?
J’ai de la difficulté à voir comment ma carrière va évoluer. J’ai eu du succès assez jeune... et on sait qu’une carrière, ce n’est pas éternel. Quand je regarde l’état de l’industrie, je constate que je suis hyper choyée. Mon timing était parfait. Je suis arrivée au bon moment. J’ai fait mes classes avec des artistes qui m’ont beaucoup soutenue, comme Daniel Bélanger, qui m’a mise de l’avant à l’époque où je faisais la tournée avec lui. Plusieurs facteurs ont joué en ma faveur. J’en suis très consciente.
Avec trois albums derrière la cravate, tu as été obligée, pour la première fois, de faire une sélection dans les chansons que tu voulais présenter dans le spectacle. As-tu dû faire des choix déchirants?
C’est l’fun d’avoir des options. C’est plus l’fun que de se dire : «Ah… il me manque des tounes!» Je m’amuse à ramener des chansons que je n’ai pas jouées depuis longtemps, à réarranger certains titres. J’ai maintenant la possibilité de changer des chansons d’un soir à l’autre. Ça me permet de ne pas trop me répéter.
Sinon, tu t’ennuies?
Non, mais de ne jamais avoir de possibilité de changement, je trouve ça un peu étouffant. Et ça me donne la chance de m’adapter en fonction du mood de la salle. Je me donne plus de liberté.
Quand tu vas voir un spectacle, qu’est-ce que tu recherches?
L’authenticité. J’aime les artistes qui sont sincères, qui ne veulent pas être quelque chose d’autre juste parce que c’est à la mode. Si tu adoptes un look ou un style inventé qui n’est pas près de ton essence, ça se sent. Ça crée un show plus phony où le public a de la misère à embarquer et à y croire.
Qui sont les artistes que tu aimes voir sur scène?
Camille, Philippe Katerine... Moi, je me sens un peu conservatrice dans ma façon de concevoir un show, et leur folie m’aide à ouvrir mes horizons.
Tu pars en France à la fin du mois de janvier. Tu vas y rester plusieurs mois. As-tu de grandes attentes?
Ce n’est pas ma première tournée de promotion en France, mais ça va être sans conteste la plus longue. Je me loue un appartement, parce que je sens que c’est le temps d’y aller et d’être sur place, d’être disponible, pour avoir autant de chance que n’importe quel artiste français de percer. Cela dit, je ne me fais plus d’idées par rapport à l’industrie parisienne. Je vais faire mon travail, un point c’est tout. Il n’y a pas de danger que je reste là indéfiniment.
Pourquoi dis-tu que le public français a plus de chance de craquer pour Tous les sens?
À cause de son côté accessible. Il y a aussi une petite french touch sur ce disque-là, même s’il n’a pas été fait en fonction du public européen. Je suis aussi beaucoup plus prête à le défendre que Le cœur dans la tête, que je trouvais un peu lourd à porter. Je ne m’imaginais pas vraiment avoir du succès avec ce disque-là en France, alors que celui-ci, je le sens mieux.


La tournée Tous les sens Au Club Soda Ce soir, demain et vendredi
En supplémentaire au Métropolis Le 8 novembre
Marc-André Lemieux - Métro
Photo- Steeve Duguay, Métro

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