27 janvier 2010

La télé, le Canada et la Chine pour Ariane

Dans deux semaines, Ariane Moffatt reprendra l’une de ses nombreuses configurations de spectacle de 2009 pour des supplémentaires au National (11 et 12 février). En trio. Configurer, voire reconfigurer son band, est devenu l’une de ses tâches courantes.

« Quand tu es auteur-compositeur et que tu es ta propre PME (sourire), tu n’as pas un band qui est tout le temps là. Il y en a une qui tombe enceinte et qui ne peut pas venir, Marie-Pierre (Arthur) qui s’occupe de ses affaires... Sérieux, j’ai peut-être monté cinq formules l’an dernier, plus le band avec les Français au printemps dernier, le band testostérone, la formule trio… Là, je monte une autre gang pour le mois de mars, en Europe. Ça finit plus…. À un moment donné, tu dois accepter que tu te réinventes tout le temps. »

Et cette forme de réinvention, si elle s’avère accaparante, a néanmoins des avantages.

« Le band à géométrie variable, je vois ça comme l’attaque à cinq au hockey. Tu dois exploiter les forces de ton band. Tu as des gars qui chantent super bien ? On va mettre l’accent là-dessus. Ça change tout le temps en fonction de qui est dans le band, sans changer toute la direction. Sauf à l’automne, quand je faisais deux shows en band et deux autres en trio dans la même semaine. Incroyable ! C’était même pas les même tounes. Un show avec des ambiances intimistes dans des petites chapelles, l’autre « Be-ding ! Be-dang ! » avec les projections et la touche électronique. Quand on dit Je veux tout , là, je l’avais. »

L’analogie au monde du hockey tombe bien, puisque Ariane sera au nombre des artistes québécois qui se produiront dans le cadre des Jeux olympiques d’hiver de Vancouver, en février.

« On va jouer aux Jeux olympiques le 25 février. Mais je vais être sur place un peu pour profiter des disciplines. »

- Des préférences ?

« Je serais vraiment curieuse de voir de la luge et du bobsleigh une fois dans ma vie. Ainsi que la planche à neige et le saut à skis. Des trucs impressionnants ! »
Une artiste épanouie. Photo Luc Laforce

Des Rocheuses, Ariane fera le tour de la Terre pour se retrouver en performance au pavillon du Canada à l’Exposition universelle 2010 de Shangai, en août. Aurait-elle des visées sur une percée en Asie ?

« Si ça demande autant d’investissement que pour percer en France, je dis « non » tout de suite (grand éclat de rire). Mais je sais qu’il y a un énorme marché de jeunes auteurs-compositeurs au Japon. Et c’est sûrement moins fermé qu’en Chine. Quand même… Je pense que je vais donner un petit break sur l’ambition professionnelle. »

Mmm…. Pourtant, comme si elle n’avait pas assez de casseroles sur le feu, Ariane s’offre un autre trip musical avec la série Trauma, de Fabienne Larouche.

« Chaque semaine, Fabienne libère les droits d’une chanson pour l’épisode diffusé de Trauma. Une chanson de Leonard Cohen, Be My Baby (Ronettes), Everybody Hurts (R.E.M.), Les Vieux (Brel)… et moi, je la fais en acoustique, pour chaque épisode. C’est un formidable exercice de style. Il y a un extrait d’au moins 20, 25 secondes que l’on entend par émission. Avec Joseph (Marchand), on se retrouve à la même place où l’on faisait les chansons d’Aquanaute, il y a dix ans. C’est pas accaparant. Présentement, j’ai du temps devant moi… »

On n’en doute pas une seconde.


Philippe Rezzonico - RueFrontenac

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