22 mai 2013

Ariane Moffatt reçoit le Prix lutte contre l'homophobie 2013

Le treize mai dernier Ariane recevait, lors d'une cérémonie protocolaire, le Prix lutte contre l'homophobie 2013 décerné par la Fondation Émergence.

Étant une femme gaie qui a fait son coming out il y a plus de vingt ans, (j'ai fait mon coming out à 13 ans, disons...) dans un village de moins de 5 000 habitants, et une fan d'Ariane depuis des années (oui, oui, c'est vrai) cet article de Nathalie Petrowski ainsi que l'allocution prononcée par Ariane lors de la remise du Prix de la lutte contre l'homophie 2013 me touchent doublement.

Si la visibilité d'Ariane peut aider ne soit qu'une jeune fille, ou un jeune homme à vivre sa vie en pleine possession de son identité, de ses moyens je dis Amen! Bravo et merci Ariane!





Le courage d'Ariane

NATHALIE PETROWSKI
La Presse

C’est la première. La première chanteuse populaire, la première artiste féminine du Québec, la première femme connue et publique à sortir du placard et à assumer ouvertement son homosexualité. Mais Ariane Moffatt ne s’en cache pas : faire son coming out n’a pas été facile.

Les doutes et les déchirements intérieurs l’ont assaillie pendant toute la durée du processus. Au bout du compte, c’est le désir d’avoir des enfants qui l’a fait fléchir. « Tu ne peux pas mettre des enfants au monde si tu ne t’assumes pas pleinement », m’a avoué Ariane lundi soir, à quelques minutes de la remise du prix Lutte contre l’homophobie, qui lui a été décerné par la Fondation Émergence.

Précédent historique, Ariane a reçu ce prix, créé en 2003, des mains de la première ministre Pauline Marois en personne. « J’ai encore de la misère à le croire », a-t-elle d’ailleurs lancé à la blague à la première ministre devant elle.

Nous vivons dans un monde de symboles, et le poids symbolique de la première ministre du Québec remettant un prix à la première chanteuse gaie de l’histoire de la musique populaire d’ici n’était pas anodin. Mais surtout, cette image envoyait un message clair à la société québécoise : un message d’ouverture à la diversité sexuelle, d’inclusion et de tolérance.

Qu’est-ce que ça te fait d’être la première ? ai-je demandé à la chanteuse de 34 ans. Elle a souri de son sourire candide et un brin moqueur : « Quand j’y pense, je trouve ça presque désolant. Désolant qu’en 2013, je sois la première. Les choses n’avancent pas vite. »

Lorsque la Fondation Émergence a contacté la chanteuse pour son prix, elle a eu un moment d’hésitation et s’est demandé si elle le méritait.

« Après tout, je n’ai pas fondé la ligne Gai Écoute et je n’ai pas trouvé de remède à l’homophobie. Mais ce qui m’a convaincue, c’est que mon parcours est celui de beaucoup d’hommes et de femmes. On croit à tort que c’est facile d’assumer son homosexualité. Ce n’est pas vrai. C’est un processus laborieux, fait de doutes, de deuils, d’homophobie intérieure. Pour être franche, gérer cette partie-là de ma vie a été beaucoup plus difficile que de gérer ma carrière professionnelle. »

Ariane affirme qu’elle doit tout à sa blonde, la psychologue Florence Marcil-Denault, avec qui elle est en couple depuis sept ans. Après un premier tapis rouge, puis un deuxième, où Ariane s’est présentée au bras de sa bien-aimée en esquivant les questions indiscrètes, la décision de s’assumer pleinement s’est imposée. (...)
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